Masque header

Histoire

Une longue histoire...

C'est grâce à une situation géographique idéale que Gaemundia va se développer. Au 8e siècle, ce n'est qu'une grosse ferme au confluent de la Sarre et de la Blies. Mais la présence d'un gué et la construction d'une route en font un lieu de passage obligé entre le nord et le sud, l'est et l'ouest. Un site stratégique. Voilà pourquoi la ferme sera vite fortifiée avant de laisser sa place à un château qui surplombe la vallée de la Sarre jusqu'au 13e siècle.

Siège d'une châtellenie appartenant aux Ducs de Lorraine, Sarreguemines affirme son caractère militaire et jette les premières bases d'une administration judiciaire et fiscale. Elle impose peu à peu son pouvoir aux villages environnants. Avec l'octroi de la charte de franchise au 14e siècle, Sarreguemines se libère du carcan féodal. Elle est gérée par une municipalité autonome. La ville peut alors se développer autour de trois pôles : militaire, administratif et commercial. Mais cette prospérité est souvent mise à mal par les guerres et les épidémies qui ravagent régulièrement la région.

Au milieu du 18e siècle, la réforme territoriale et les traités d'échanges entre la France et les princes germaniques harmonisent les limites du ressort judiciaire et fiscal. Un ensemble homogène de villages se regroupe autour de Sarreguemines.

Le commerce connaît un essor important grâce à l'importation du bois de Hollande et au négoce du textile local. Puis, s'ajoute une activité nouvelle : la faïencerie.

Photo-carte de la collection personnel de Louis Descols partagée et entièrement libre de droit. Celle-ci représente le défilé du 2e Bataillon du 66e régiment d'infanterie français, le 22 novembre 1918 à Sarreguemines. Derrière la garde du drapeau, à cheval, le colonel Soulé.
Photo-carte de la collection personnel de Louis Descols partagée et entièrement libre de droit. Celle-ci représente le défilé du 2e Bataillon du 66e régiment d'infanterie français, le 22 novembre 1918 à Sarreguemines. Derrière la garde du drapeau, à cheval, le colonel Soulé.

Le traité de Vienne place Sarreguemines face à l'arrogante Prusse. L'histoire locale en sera fortement marquée. La ville lorraine doit s'imposer par un dynamisme économique exceptionnel. Ainsi vont apparaître de grands barons de l'industrie tels Utzschneider, de Geiger, Jaunez, Huber. Ils vont désenclaver la région grâce à la création de nouvelles voies de communication (canaux, routes, chemin de fer). La ville connaît dès lors une prospérité sans pareil. De hautes cheminées se dressent au-dessus des toits d'usines dans lesquelles travaille une population laborieuse. Les Sarregueminois étaient moins de 6 000 en 1850. Ils sont plus de 14 000 en 1900 et 23 000 un siècle plus tard !

Au sortir de la première guerre mondiale, le bassin houiller tout proche devient le fer de lance de l'économie régionale et le bassin de Sarreguemines pâtit de sa proximité avec le pays ennemi. La Ligne Maginot en fait une ville frontière à l'avant-garde de la Patrie. Une situation dont la ville se serait bien passée. Traumatisée par le conflit 1939-45, Sarreguemines sort peu à peu de sa douloureuse léthargie.

Puis, vient le temps de la reconstruction qui permet une rénovation urbaine adaptée aux exigences modernes. Les entreprises du bâtiment feront longtemps la réputation de Sarreguemines. Si l'on constate avec regret le déclin des secteurs traditionnels (textile et céramique), le renouveau industriel s'affirme dans les années 60. L'idée d'un marché commun fait peu à peu son chemin et la proximité avec l'Allemagne ouvre des perspectives économiques et commerciales prometteuses.

La création d'équipements structurants, de zones industrielles modernes, le développement des échanges avec Sarrebrück, l'effacement physique de la frontière vont permettre à Sarreguemines de s'affirmer comme le principal centre tertiaire de l'est-mosellan qui rayonne sur un bassin de vie étendu. Et largement ouvert sur l'Allemagne, donc sur l'Europe.